Et le zéphir naissant prélève sur les fleurs
Une onde de parfum qu’il porte dans la plaine ;
Et nos sens attendris savourent les douceurs
Que répand sur ses pas son enivrante haleine.
Lorsque le voyageur porte ses regards sur la rive
droite du ruisseau, il aperçoit l’épaisse végétation
qui tapisse les rochers, et dans la vallée
Les légers papillons aux corsages diaprés,
Dans leurs vols cadencés, effleurer la corolle ;
Des boutons d’or fleuris qui tapissent les prés
Butiner les saveurs de leur riche auréole.
Tout-à-coup la roche sèche et aride présente
d’énormes écorchures dans lesquelles l’on découvre
du bitume mêlé au grès. Arrivé à cet endroit où la
roche contourne au sud, le mugissement des eaux,
le bruit retentissant du marteau, annoncent au
voyageur les nombreuses usines et les moulins dont
l’action entretient dans ce bas-fonds un mouvement
continuel.
L’air vif et froid commence alors à se faire sentir, il semble que la température ait tout-à-coup changé