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Page:Prosper Guéranger - L'année liturgique - 1858 - Tome 1.djvu/22

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XII
Préface


publiques elles-mêmes rendaient alors hommage à la toute-puissance de la prière !

Mais cette prière liturgique deviendrait bientôt impuissante, si les fidèles la laissaient retentir sans s’y joindre de cœur, quand ils ne peuvent y prendre une part extérieure. Elle ne vaut pour le salut des nations qu’autant qu’elle est comprise. Dilatez donc vos cœurs, enfants de l’Église catholique ; et venez prier de la prière de votre mère. Venez par votre adhésion compléter cette harmonie qui charme l’oreille de Dieu. Que l’esprit de prière se ranime à sa source naturelle. Laissez-nous vous rappeler cette exhortation de l’Apôtre aux premiers fidèles : Que la paix du Christ tressaille dans vos cœurs : que le Verbe du Christ habite en vous en toute sagesse ; et vous-mêmes instruisez-vous et exhortez-vous mutuellement dans les Psaumes, les Hymnes et les Cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs, par sa grâce[1].

Assez longtemps, pour remédier à un mal vaguement senti, on a cherché l’esprit de prière et la prière elle-même dans des méthodes, dans des livres qui renferment, il est vrai, des pensées louables, pieuses même, mais des pensées humaines. Cette nourriture

  1. Col. iii. 15. 16.