est vide ; car elle n’initie pas à la prière de l’Église :
elle isole au lieu d’unir. Tels sont tant de recueils de
formules et de considérations, publiés sous divers
titres depuis deux siècles, et dans lesquels on s’est
proposé d’édifier tes fidèles, et de leur suggérer, soit
pour l’assistance à la sainte Messe, soit pour la réception
des Sacrements, soit pour la célébration des Fêtes de
l’Église, certaines affections plus ou moins banales, et
toujours puisées dans l’ordre d’idées et de sentiments
qui se trouvaient être les plus familiers à l’auteur du
livre. De là encore la couleur si diverse de ces sortes
d’écrits qui servent, il est vrai, faute de mieux, aux
personnes déjà pieuses, mais demeurent sans influence
quand il s’agit d’inspirer le goût et l’esprit de la prière
à ceux qui ne l’ont pas encore.
On dira peut-être qu’en réduisant tous les livres pratiques de la piété chrétienne au simple commentaire de la Liturgie, on s’expose à affaiblir et même à anéantir, par des formes trop positives, l’esprit d’Oraison et de Contemplation qui est un des Dons principaux de l’Eglise de Dieu. À cela nous répondrons d’abord qu’en proclamant l’incontestable supériorité de la prière liturgique sur la prière individuelle, nous n’allons pas jusqu’à dire qu’on doive abolir les méthodes individuelles : nous voulons seulement les