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Liturgique.

monastères, l’ensemble de la Liturgie de l’Avent n’a pas changé ; et c’est dans le zèle à s’en approprier l’esprit que les fidèles feront preuve d’une véritable préparation à la fête de Noël.

La forme liturgique de l’Avent, telle qu’elle se garde aujourd’hui dans l’Église romaine, a souffert quelques variations. Saint Grégoire parait avoir le premier dressé cet office qui aurait d’abord embrassé cinq dimanches, ainsi qu’on est à même de le voir par les plus anciens Sacramentaires de ce grand Pape. On peut même dire à ce sujet, d’après Amalaire de Metz et Bernon de Richenaw, qui sont suivis en cela par Dom Martène et Benoit XIV que saint Grégoire semblerait être l’auteur du précepte ecclésiastique de l’Avent, bien que l’usage de consacrer un temps plus ou moins long à se préparer à la fête de Noël soit d’ailleurs immémorial, et que l’abstinence et le jeûne de ce saint temps aient d’abord commencé en France. Saint Grégoire aurait déterminé pour les Églises du rite romain, la forme de l’office durant cette espèce de Carême, et sanctionné le jeûne qui l’accompagnait, laissant toutefois quelque latitude aux diverses Églises dans la manière de le pratiquer.

Le Sacramentaire de saint Gélase ne porte aucune messe, ni office de préparation à Noël ; les premières que l’on rencontre sont au sacramentaire grégorien, et, ainsi que nous venons de le dire, les messes y sont au nombre de cinq. Il est remarquable qu’alors on comptait ces dimanches à rebours, appelant premier dimanche celui qui était le plus voisin de Noël, et ainsi des autres. Dès les ixe et xe siècles, ainsi qu’on le voit