peut être donnée ni par des compagnies de monopole, ni par des communautés patronées par l’État, exploitant au nom de l’État, pour le compte de l’État. Cette garantie ne peut venir que de sociétaires libres, engagés d’une part envers le public, par le contrat de mutualité, et les uns envers les autres par le contrat ordinaire d’association.
Maintenant est-il question de ces mille métiers et commerces qui existent en si grand nombre dans les villes et jusque dans les campagnes ? Là, je ne vois plus la nécessité, l’utilité de l’association. Je la vois d’autant moins que le fruit que l’on pourrait s’en promettre est acquis d’ailleurs par l’ensemble des garanties mutuellistes, assurances mutuelles, crédit mutuel, police des marchés, etc., etc. Je dis plus : ces garanties prises, il y a plus de sûreté pour le public, dans les cas dont nous parlons, à traiter avec un entrepreneur unique, qu’avec une compagnie.
Qui ne voit, par exemple, que la raison d’être du petit commerce est dans la nécessité où se trouveraient de grandes compagnies d’établir de tous côtés, pour la commodité de leurs clientèles, des magasins ou bureaux particuliers, en un mot des succursales ? Or, en régime de mutualité, nous sommes tous clients les uns des autres, succursalistes les uns des autres, serviteurs les uns des autres. En cela consiste notre Solidarité, cette solidarité qu’affirment, avec le Droit au travail, avec la Liberté du travail, avec la Mutualité du crédit, etc., les auteurs du Manifeste. Quel inconvénient trouveraient-ils donc à ce que le même homme qui, dans un système d’inféodation tel que celui des grandes compagnies capitalistes ou celui des communautés du Luxembourg, serait condamné à rester succursaliste à gage, simple sa-