larié, devînt dans le système de la mutualité où l’agiotage n’est plus qu’un mot, commerçant libre ? La mission du commerçant n’est pas seulement d’acheter et de vendre, au point de vue exclusif de l’intérêt privé ; elle doit s’élever avec l’ordre social dont elle fait partie. Avant tout, le commerçant est un distributeur des produits, dont il doit connaître à fond les qualités, la fabrication, la provenance, la valeur. Il faut qu’il tienne les consommateurs de sa circonscription au courant des prix, des articles nouveaux, des risques d’enchérissement, des probabilités de baisse. C’est un travail continuel, qui exige de l’intelligence, du zèle, de l’honnêteté, et qui, je le répète, dans les conditions nouvelles où nous place le mutuellisme, ne requiert nullement la garantie, d’ailleurs suspecte, d’une grande association. Il suffit ici, pour la sûreté publique, de la réforme générale des mœurs par les principes. Je me demande donc : pourquoi cette individualité économique disparaîtrait ? Qu’avons-nous à faire de nous en mêler ? Organisons le droit et laissons faire la boutique. Au plus diligent et au plus probe la faveur des chalands.
Là donc, si je ne me trompe, doivent se trouver les éléments de l’alliance hautement affirmée et revendiquée par les auteurs du Manifeste entre la petite bourgeoisie industrieuse et commerçante et les classes ouvrières.
« Sans nous, disent-ils avec un sentiment profond de la vérité, la bourgeoisie ne peut rien asseoir de solide ; sans son concours notre émancipation peut être retardée longtemps encore. Unissons-nous donc pour un but commun, le triomphe de la vraie démocratie. »
Répétons-le à leur exemple : Il ne saurait être ici ques-