Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/276

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en serait-il autrement pour celle de l’École normale ?... Eh bien, je vais faire voir que cet appât de la tribune publique, auquel le Peuple s’est laissé séduire, n’a été qu’un leurre ; que toutes ses espérances ont été trahies par ses représentants, et qu’elles le seront toujours ; qu’il n’y a rien à faire pour nous au Corps législatif, et que si nous y paraissions, ce ne pourrait être qu’un instant, pour révéler l’impuissance et du Pouvoir et de l’Opposition, et nous retirer ensuite chargés de leur malédiction commune. Il est beau de souffrir affront pour la vérité ; mais cela ne vaut pas un parjure.



Chapitre III. — Du Suffrage universel. — Incompatibilité.


La loi qui organise le suffrage universel soulève vingt questions, toutes plus graves les unes que les autres, et sur chacune desquelles il y aurait procès à intenter à MM. les députés de l’Opposition. Parmi ces questions j’en effleurerai deux ou trois, à seule fin de prouver, d’abord que nos députés, quand ils parlent du suffrage universel, tournent perpétuellement dans le sophisme que les vieux logiciens nommaient ignoratio elenchi, ignorance du sujet ; puis qu’entre leur foi politique, suffisamment indiquée par leur serment, et le véritable droit électoral, il y a incompatibilité complète.


I. Que le droit de suffrage est inhérent à l’homme et au citoyen. — L’année dernière, le parti clérical belge, parti qui comprend plus de la moitié de la Belgique, décidé à