Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/309

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conditions de la liberté municipale, et sur la centralisation politique, nous n’avions que faire, mes amis et moi, d’envoyer un fondé de pouvoirs au Corps législatif, là où nous savions d’avance que, s’il restait fidèle à son mandat, il ne pourrait causer que du scandale ; si, au contraire, il obéissait à son serment, il deviendrait traître à sa religion politique et à ses amis.



Chapitre V. — Le Budget. — Impossibilité d’un Impôt normal, avec le système politique suivi par l’Opposition et le Gouvernement. — Amortissement, dotations, pensions, traitements, armée, chemins de fer, etc. — MM. Thiers, Berryer, J. Favre, et l’Opposition prétendue démocratique.


La discussion du budget est chaque année l’occasion d’immenses discours, auxquels on peut défier les plus intelligents de rien comprendre, si ce n’est les chiffres dans leur brutalité arithmétique et fiscale. Quant à la raison des chiffres, c’est-à-dire à ce que chacun désirerait justement connaître, néant à la requête. Tout ce qui ressort pour le public de la discussion, c’est que l’Opposition reproche sans cesse au Gouvernement de dépenser trop, et que le Gouvernement ne se lasse pas de lui prouver qu’elle dépenserait encore plus. Qui a tort, qui a raison, sur cette grave question du budget, de l’Opposition ou du Gouvernement ? C’est ce que je me propose, une fois pour toutes, d’éclaircir.

Dans l’examen qui va suivre, il est entendu que je ne fais acception d’aucune constitution : à mes yeux toutes se valent. Du moment qu’une constitution pose ou suppose l’indivision de la souveraineté, soit la centralisation,