Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/313

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cela d’autre remède que la périodicité des banqueroutes ?

Telle est la question à laquelle je n’hésite point à répondre par une affirmation catégorique, affirmation du reste facile à justifier, ainsi qu’on va voir.

On ne peut pas, dans un grand État comme la France, fortement centralisé et dont l’action doit s’étendre sans cesse, à peine d’une prompte et rapide décadence, au dehors sur toutes les affaires du globe, au dedans sur le domaine social et économique, arrêter jamais un budget :

1o Parce que dans une puissance ainsi constituée le chapitre de l’imprévu, surtout en ce qui concerne l’extérieur, est énorme, et qu’au budget ordinaire vient sans cesse s’ajouter un extraordinaire ;

2o Parce que, comme nous l’avons précédemment expliqué, la centralisation étant expansive, envahissante de sa nature, les attributions de l’État grandissent continuellement aux dépens de l’initiative individuelle, corporative, communale et sociale ;

3o Parce qu’en conséquence, pour faire face à ce double besoin, l’État est obligé de charger de plus en plus les contribuables, d’où résulte dans le Pays, augmentation du parasitisme, diminution du travail utile, en un mot, disproportion croissante entre la production nationale et les dépenses d’État.

Passons en revue quelques-uns des chapitres du budget.


1o Dotations, pensions. — De même que la monarchie, son état-major, ses pompes et tous ses accompagnements sont l’expression la plus élevée du système, de même on peut dire que la partie du budget qui les concerne, la