Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/337

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prêteurs sous les règnes précédents, et affecte les à-comptes déjà payés au remboursement du capital.

« Règne de Louis XIV. — Sous l’administration de Desmarets, on suspend le payement du capital et des intérêts d’une foule de créances, notamment des fonds déposés à la caisse des emprunts.

« Règne de Louis XV. — À la chute de la banque de Law, on fait une réduction arbitraire des dettes de l’État. — Peu de temps après, l’abbé Terray refuse de payer un grand nombre de dettes, ainsi que les rescriptions du Trésor.

« Révolution française. — Les mandats et les assignats de la Révolution subissent une large réduction. — En 1798, le ministre Ramel réduit la dette des deux tiers.

« Gouvernement provisoire. — En 1848, le gouvernement de la République, héritier du déficit creusé par la monarchie orléaniste, offre aux déposants des caisses d’épargne et aux porteurs de bons du Trésor des titres de rente au lieu d’espèces. C’était une transaction, lorsque de fort honnêtes gens conseillaient la banqueroute pure et simple[1] »


Et maintenant, ce qui s’est déjà vu tant de fois, ne sommes-nous pas destinés, un peu plus tôt, un peu plus tard, à le revoir ? Je demande donc, en prévision de cette échéance fatidique, si ce ne serait pas compromettre l’avenir des classes laborieuses et trahir leurs intérêts, que de les pousser à des élections qui ne pourraient avoir d’autre résultat que de les rendre garantes, en les y faisant participer, d’un ordre de choses économique contre lequel elles protestent ?


  1. Voir Manuel du spéculateur à la Bourse, 1857.