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Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/336

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semble aujourd’hui une charge trop lourde, nous ne pourrions pas en porter une d’un milliard…

C’est ici qu’il importe de se bien rendre compte du système financier, sous un Gouvernement de centralisation et d’unité.

Certes, les créanciers de l’État savent aussi bien que personne que la dette publique ne peut pas grossir toujours, et qu’en suivant ce mouvement, on doit aboutir à la banqueroute. Ils s’y attendent ; mais qu’ont-ils à craindre ? N’ont-ils pas, dans le principe, en souscrivant les divers emprunts dont s’est formée successivement la dette, placé leurs capitaux à un intérêt double, triple, et quelquefois quadruple de celui que rend habituellement la terre ? n’ont-ils pas perçu cet intérêt pendant cinquante, soixante-quinze, cent et cent cinquante ans ? ne sont-ils pas rentrés dix fois, vingt fois dans leurs capitaux ? n’ont-ils pas ajouté à tout cela les bénéfices de l’agiotage ? ne savent-ils pas que, même dans le cas d’une banqueroute, ils ne perdront pas tout ; que la réduction ne sera que partielle, et que, la liquidation opérée, ils se retrouveront dans une situation relativement excellente ?

Autant donc l’unitarisme et sa politique, par nature, recherchent les dettes, autant ils ont peu à redouter de la banqueroute.


« L’histoire fournit de nombreux exemples de banqueroutes partielles. Sans remonter aux altérations des monnaies sous Philippe le Bel, nous trouvons dans les temps modernes les faits suivants :

« Règne de Henri IV : — Sully réduit les intérêts accordés aux