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Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/438

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paragraphe qui n’est autre chose que le développement de la même idée. Tout produit, en effet, marchandise, denrée, ou valeur quelconque, se compose de travail ; par conséquent, toute coalition ayant pour but de provoquer, la hausse ou la baisse de celui-ci, a pour résultat d’amener la hausse ou la baisse de celles-là. La logique, le droit et la science économique sont ici d’accord. Donc, s’il est juste, dans l’intérêt de la liberté du commerce, de la concurrence industrielle et du juste prix des denrées, de réprimer toute coalition ou manœuvre ayant pour but d’en amener la hausse ou la baisse, il est juste, à plus forte raison, d’empêcher les coalitions et réunions tendant à faire hausser ou baisser les prix du travail, puisque c’est de travail que se composent toutes valeurs. Et réciproquement, s’il est juste, moral, utile de rendre libres toute coalition d’ouvriers ou de maîtres, tendant à la hausse ou à la baisse des salaires, à plus forte raison, il est juste, moral, utile d’autoriser les coalitions tendant à la hausse ou à la baisse des marchandises, puisque ce qui détermine le prix de ces dernières, ce sont les salaires.

En un mot, la liberté des coalitions pour la hausse des salaires implique la liberté des coalitions pour la hausse des marchandises, denrées, grains, farines, boissons, etc., la liberté des accaparements et des monopoles, la liberté des sur-offres, qui n’est autre que la liberté des enchères, et vice versa. Au point de vue de la concurrence, ou, ce qui revient au même, de la liberté commerciale, seule garantie du juste prix et du juste salaire, le travail des ouvriers et les marchandises des patrons, ne forment pas devant la loi des catégories séparées ; ils