Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/455

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dans les institutions suisses et américaines, sans que la véritable unité soit compromise, et par les combinaisons les plus propres, au contraire, à la réaliser, puisqu’elles la font dériver d’un contrat, d’une libre convention entre les parties, et non de la contrainte ou de l’absorption.

Ce qu’on appelle en particulier le pacte de garantie entre États, n’est pas autre chose qu’une des plus brillantes applications de l’idée de mutualité, qui, en politique, devient l’idée de fédération.

Les classes ouvrières ne sauraient trop méditer sur ce grand sujet.

Indépendamment des obstacles que les classes ouvrières trouvent dans l’ordre politique, dans le système de centralisation, qui est l’antithèse même de l’idée de mutualité, elles en trouvent de considérables en elles-mêmes, dans leurs dispositions intellectuelles et morales.

Et c’est ici que, sur sa demande même, nous avons à donner à la pensée de Proudhon quelques développements.

Les classes ouvrières partagent encore presque toutes les fausses idées du temps.

Elles aiment le militarisme ; elles se complaisent aux jactances du sabre ; elles ont un faible pour la crânerie du soldat ; elles en sont encore à donner la préférence à celui qui se bat bien sur celui qui pense bien ou travaille bien, comme si le courage ne devait pas être seulement l’auxiliaire des grandes énergies morales.

Dans les questions de politique étrangère, elles se laissent toujours troubler par la passion. Ou elles exagèrent les vanités et les prétentions françaises, ou elles oublient trop les intérêts français. Elles n’ont, sur la nationalité,