Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/459

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mité de leur pouvoir ne sera plus ni contestable ni contestée.

Leur force ne sera de la force politique que si elle est de la raison.

Leur avénement ne sera un fait consacré, une rénovation sociale, que s’il est le résultat d’une science irréfutable, la conséquence de principes certains, le développement d’une tradition avérée, la victoire de la vraie logique sur les sophismes de l’école et des académies.

Il faut que les intérêts vaincus soient forcés de se taire, que les orgueils froissés soient forcés de se contenir, que les ambitions déçues soient forcées de renoncer aux vieilles habiletés de la politique à bascule, et de s’incliner devant la vraie puissance, devant la puissance des idées et du droit.

Comment concevoir une résistance qui aurait à se produire contre une masse populaire armée du suffrage universel, devenue capable d’une volonté raisonnée, sachant mettre une idée dans son vote, et pouvant formuler ce vote avec des millions de suffrages ?

Non, cela ne se conçoit pas.

Il est impossible que le peuple, sentant qu’il peut si bien être son maître, ne veuille pas un jour le devenir.

Eh bien ! quand il voudra l’être, il le sera, légalement et irréprochablement.

Et, si ce livre est compris, ce sera bientôt.

C’était l’espoir de Proudhon, en l’écrivant. Ce devra être l’ambition de ceux qui auront su apprécier les enseignements, du grand écrivain, d’aider, en les propageant, à la réalisation de cet espoir.