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Page:Proudhon - De la création de l’ordre dans l’humanité.djvu/375

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comme inutile la réforme politique, est menteur et charlatan[1] : la science sans la sanction du peuple est impuissante.

La science de quelques-uns commandant à la volonté du plus grand nombre est humiliante : elle compromet l’égalité. — La souveraineté populaire méconnaissant la science est injurieuse : c’est une attaque à la liberté.

553. Les fonctions électorales s’exercent de la manière suivante :


Par la nation tout entière, pour la représentation nationale ;
Par communes et départements, pour les conseils municipaux et départementaux ;
Par la chambre des députés, pour les ministres et organes principaux des pouvoirs consulaire, administratif et judiciaire, choisis dans son sein ;
Par chacun des pouvoirs politiques et par catégories industrielles, pour la nomination de leurs fonctionnaires respectifs, présidents, syndics, secrétaires, etc., etc., et la réception des nouveaux membres ;
Enfin par les bataillons de la garde nationale, pour tous les grades militaires.


Les différents pouvoirs de l’État peuvent se demander et se proposer réciproquement des sujets ; mais s’en imposer jamais. — La police des assemblées électorales appartient au pouvoir consulaire, qui peut en poursuivre l’irrégularité, et les faire annuler par le pouvoir arbitral.

Les conditions d’éligibilité sont les mêmes que celles d’élection. — L’indemnité est de droit. Il est loisible aux collèges électoraux de spécialiser leur mandat, et par conséquent de le rendre impératif.

554. Le pouvoir constituant est donc fondamentalement le peuple. Après lui, la chambre des députés, les conseils municipaux et départementaux, enfin les assemblées corporatives, comme autant de fractions intégrales du souverain, exercent la puissance législative et réglementaire : leur caractère est l’indivision, la non-spécialité.

Chambre des députés. La chambre des députés est le grand jury national, où se discutent les lois et se débattent les intérêts généraux.

  1. Si les adversaires de l’auteur avaient lu ses ouvrages, ils ne l’accuseraient pas d’entraver le mouvement politique. Toutefois, il faut reconnaître que, depuis la première édition de ce livre, l’écrivain a quelque peu modifié ses vues : toute la politique, a-t-il dit, est dans le socialisme. (Note de l’éditeur.)