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Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 1.djvu/13

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PROLOGUE


Sous le nom d’un archevêque, j’adresse ces Études à tous les membres du clergé français.

Comme au temps des Césars la société est menacée de se dissoudre ; et comme au temps des Césars l’Église croit avoir seule la puissance de la régénérer.

L’ouvrage qu’on va lire ayant pour but de reconnaître la réalité et l’intensité du mal, d’en assigner la cause, d’en découvrir le remède, par-dessus tout de démontrer, au point de vue de la justification, c’est-à-dire de la perfectibilité humaine, la non-valeur du ministère ecclésiastique, et de constituer la philosophie morale, en dehors de cette influence, sur sa base légitime, la dédicace revenait de droit au clergé.

En deux mots, quel doit être désormais, pour les peuples, l’organe de la vertu, de la Révolution ou de la Religion ? Tel est l’objet de mes recherches. Il n’y en a pas de plus grand ni de plus méritoire.


1. — État des mœurs au dix-neuvième siècle.
Invasion du scepticisme : péril social. Où est le remède ?


Et d’abord, qu’y a-t-il de vrai dans la crise actuelle ?

Si l’on jette les yeux sur le train du siècle, il semble qu’en effet, comme l’Église le dénonce, la situation soit fort compromise.

La France a perdu ses mœurs.

Non pas que les hommes de notre génération soient