Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 2.djvu/108

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avoir vendus ; si le Dieu soi-disant trois fois saint n’est pas au contraire le Dieu trois fois impur ; si, tandis que vous nous criez : La tête en haut, Sursùm, regardez le ciel, vous ne faites pas précisément tout ce qu’il faut pour nous jeter, la tête en bas, dans le puits.

Voilà, et depuis longtemps, ce que je me demande, et sur quoi j’appelle instamment, Monseigneur, votre attention. Montrez-moi, au point de vue des intelligences et des caractères, des relations de famille et de cité, du monde intérieur qui est la conscience, et du monde extérieur qui est la nature, montrez-moi la moralité et l’efficacité de l’éducation ecclésiastique ; et non-seulement vous aurez bien mérité de la civilisation et du peuple, mais, ce qui vaut mieux pour vous et ne sera pas moins décisif, vous aurez arraché à l’incrédulité son argument le plus péremptoire.


CHAPITRE V.

L’homme en face de la mort.

XXXIX

La mort est l’épreuve décisive de la valeur de l’éducation et de la moralité d’une société.

Dites-moi la mort d’un homme, et je vous dirai sa vie ; réciproquement, dites-moi la vie de cet homme, et je vous prédirai sa mort. Je fais abstraction des trépas subits, qui ne laissent pas aux mourants la conscience de leur état, comme des existences sur lesquelles pèse une tyrannie ou une fatalité invincible.

Ce sujet est grave : nous en chercherons les éléments à travers l’histoire.

Les anciens, tout religieux qu’ils fussent, spéculaient