louerais volontiers, s’il ne concluait contre l’émancipation du travailleur par une combinaison du travail servile et de la charité, a-t-il seulement abordé cette question : Qu’est-ce que le travail et quel est son droit ? Non : M. Moreau-Christophe affirme avec l’Évangile l’éternité de la servitude : voilà toute sa philosophie.
Et M. Le Play, auteur des Trente-six monographies qui ont obtenu, avec le suffrage de toute la faction catholique, aristocratique et contre-révolutionnaire, l’éloge de l’Académie des sciences morales, ne l’a-t-il pas naïvement avoué : « Ses recherches ont eu pour objet de déterminer les maxima et les minima de l’existence de l’ouvrier. » Quant à la possibilité d’une émancipation, il ne l’admet point ; philosophe de la nécessité, il ne s’occupe pas du Droit.
Et M. de Marbeau, le fondateur des crèches, dont la tendresse d’âme propose contre tout mendiant récidiviste la transportation ;
Et M. de Magnitot, qui combine l’assistance avec la répression, comme M. Moreau-Christophe combine le travail servile avec la charité ;
Et M. Alexandre Monnier, qui repousse le droit à l’assistance, momentanément introduit, après la Révolution, à la place du droit au travail, et qui lui substitue le devoir de l’assistance, d’après la philosophie de MM. Oudot et Jules Simon ;
Et M. Granier de Cassagnac, qui a découvert, après tous les religionnaires anciens et modernes, que l’esclavage est d’institution antérieure et supérieure à la société, et qui demande en conséquence qu’on supprime le socialisme ;
Et ce congrès de la charité, tenu en Belgique, qui, après avoir tourné et retourné la question du paupérisme, adopta par forme de conclusion le droit à la mendicité ;