de dignité plus ou moins profond est toujours présent dans les manifestations amoureuses de l’homme, sentiment qui est le principe du mariage.
Comment ce principe se traduit-il en acte religieux ?
L’ensemble de nos études l’explique. La Justice a pour expression première la religion ; l’amour conjugal, fondé sur la dignité mutuelle, et, si je puis ainsi dire, sur la communauté de conscience, prend donc une teinte de piété. Tous les amants sont inclins à la dévotion ; la famille devient, par l’amour, le foyer du culte : là est le secret de la durée des religions.
Quant à la position particulière de la femme au foyer domestique, à sa part de liberté et d’influence, chose remarquable, elle est partout inverse de l’honorabilité du lien qui l’unit à l’homme.
La femme galante jouit de toute son indépendance : trafiquant de ses charmes, hormis un instant très-court elle n’est rien pour l’homme, qui n’est rien non plus pour elle. Elle peut dire : Je ne connais point de maître ; mais elle est avilie.
L’égalité règne dans le concubinage, aussi longtemps du moins que la maternité ou d’autres disgrâces ne mettent pas la femme à la merci de son amant. Mais la concubine n’a aucuns droits, et tout ce qu’elle peut attendre de l’opinion, c’est qu’on fasse grâce à l’irrégularité de sa position en faveur des vertus qu’elle y déploie.
L’honneur et la dépendance sont pour l’épouse.
« Nulle part autant qu’à Rome la chose publique n’accepta et ne glorifia la vertu féminine ; nulle part la femme ne fut plus citoyenne, plus associée aux dangers, aux triomphes, aux intérêts, à la gloire commune… Elle tient le second rang dans la cité. Tout père est prêtre, guerrier (quiris), patron, maître (dominus) ; au dessous du père, la femme, matrona ; puis, les libres, liberi ; les esclaves, servi ; les clients, qui n’ont pas