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de l’homme est à celle de la femme comme 3 est à 2.

Le rapport numérique de 3 à 2 indique donc, à ce premier point de vue, le rapport de valeur entre les sexes.

Admettant que chacun, soit dans la famille, soit dans l’atelier, fonctionne et travaille selon la puissance dont il est doué, l’effet produit sera dans la même proportion, 3 à 2 ; conséquemment, la répartition des avantages, à moins, je le répète, qu’une influence d’une autre nature n’en modifie les termes, toujours dans cette proportion, 3 : 2.

Voilà ce que dit la Justice, qui n’est autre que la reconnaissance des rapports, et qui nous commande à tous, hommes et femmes, de faire à autrui comme nous voudrions qu’il nous fît lui-même, si nous étions à sa place.

Qu’on ne vienne donc plus nous parler du droit du plus fort : ce n’est là qu’une misérable équivoque, à l’usage des émancipées et de leurs collaborateurs.

Supposons dans un pays deux races d’hommes mêlées, dont l’une soit physiquement supérieure à l’autre, comme l’homme l’est à la femme.

Admettant que la Justice la plus sévère préside aux relations de cette société, ce que l’on exprime par les mots : égalité de droits, la race forte, à nombre égal et toute balance faite, obtiendra dans la production collective trois parts sur cinq : voilà pour l’économie publique.

Mais ce n’est pas tout : je dis que par la même raison la volonté de la race forte pèsera, dans le gouvernement, comme 3 contre 2, c’est-à-dire qu’à nombre égal elle commandera à l’autre, ainsi qu’il arrive dans les sociétés en commandite, où les décisions se prennent à la majorité des actions, non des suffrages : voilà pour la politique.

Eh bien ! c’est ce qui est arrivé pour la femme.

J’écarte comme non avenus, illégitimes, odieux, dignes de répression et de châtiment, tous les abus de pouvoir