Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/135

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serait circonscrite, et qu’en conséquence le concours des braves accourus de tous les asiles de l’Europe serait refusé.


La démocratie a crié bravo ! à l’expédition de Lombardie : la guerre à l’Autriche, suivant elle, c’était encore la Révolution. Nous examinerons cela tout à l’heure. Mais je puis dire par avance que sans la démocratie, qui donna pour ainsi dire l’exequatur à la requête d’Orsini, Napoléon III se fût très-probablement gardé de se jeter dans cette galère, au service de laquelle nous avons dépensé, pour les lunettes de M. de Cavour, 500 millions et quarante mille hommes.


La démocratie, après avoir blâmé l’intervention du gouvernement dans les affaires du Mexique, a voulu l’expédition actuelle, à laquelle le gouvernement impérial eût peut-être renoncé, sur la motion de Jules Favre, s’il avait vu cet orateur énergiquement soutenu par les journaux. Mais non : la presse démocratique a prétendu que, même après avoir reconnu qu’il avait été induit en erreur sur les sentiments de la population mexicaine, le gouvernement ne pouvait, après un échec, traiter avec honneur qu’à Mexico. Était-ce encore la Révolution qui nous appelait au Mexique ? Point. Les Mexicains cherchent à se constituer en république fédérative ; ils ne veulent d’aucun prince, pas plus allemand qu’espagnol ; et il se trouve que leur président actuel Juarez est le plus capable, le plus honnête et le plus populaire qu’ils aient eu. Des républicains dignes de ce nom auraient compris que la véritable dignité, pour un gouvernement