de 1830, sauf peut-être une légère modification concernant la prérogative royale, analogue à l’amendement fait à l’article 14 de la Charte, après la révolution de juillet. La monarchie constitutionnelle, en un mot, voilà quelle est encore la foi politique et le vœu secret de la majorité bourgeoise. Voilà la mesure de la confiance qu’elle a en elle-même ; ni sa pensée ni son énergie ne vont au delà. Mais, justement à cause de cette prédilection monarchiste, la classe moyenne, bien qu’elle ait de nombreuses et fortes racines dans l’actualité, bien que, par l’intelligence, la richesse, le nombre, elle forme la partie la plus considérable de la nation, ne peut être considérée comme l’expression de l’avenir ; elle se révèle comme le parti par excellence du statu quo, elle est le statu quo en personne.
J’ai jeté ensuite les yeux sur le gouvernement, sur le parti dont il est plus spécialement l’organe, et, je dois le dire, je les ai trouvés l’un et l’autre au fond toujours les mêmes, fidèles à l’idée napoléonienne, malgré les concessions que leur arrachent, d’un côté l’esprit du siècle, de l’autre l’influence de cette classe moyenne, en dehors de laquelle et contre laquelle aucun gouvernement n’est possible. Que l’Empire soit rendu à toute la franchise de sa tradition, que sa puissance soit égale à sa volonté, et demain nous l’aurons avec les splendeurs de 1804 et 1809 les frontières de