Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/16

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1812 ; nous reverrons le troisième Empire d’Occident avec ses tendances à l’universalité et son autocratie inflexible. Or, précisément à cause de cette fidélité à son idée, l’Empire, bien qu’il soit l’actualité même, ne peut pas se dire l’expression de l’avenir, puisqu’en s’affirmant comme conquérant et autocratique, il nierait la liberté, puisque lui-même, en promettant un couronnement à l’édifice, s’est posé comme gouvernement de transition. L’Empire, c’est la paix, a dit Napoléon III. Soit ; mais alors comment l’Empire n’étant plus la guerre, ne serait-il pas le statu quo ?


J’ai vu l’Église, et je lui rends volontiers cette justice : elle est immuable. Fidèle à son dogme, à sa morale, à sa discipline, comme à son Dieu, elle ne fait de concession au siècle que sur la forme ; elle n’en adopte pas l’esprit, elle ne marche point avec lui. L’Église sera l’éternité, si vous voulez, la plus haute formule du statu quo : elle n’est pas le progrès ; elle ne saurait être l’expression de l’avenir.


De même que la classe moyenne et les partis dynastiques, de même que l’Empire et l’Église, la Démocratie est aussi du présent ; elle en sera tant qu’il existera des classes supérieures à elle, une royauté et des aspirations nobiliaires, une Église et un sacerdoce ; tant que le nivellement poli-