Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/186

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n’aperçoivent que des positions stratégiques, elle ne sait voir dans les forces de la nature que des instruments de destruction. Obligée de conquérir pour être conquise, l’Italie, à peine affranchie par la France, mais devenue redoutable à la France autant qu’à l’Autriche, pourrait se regarder de nouveau comme perdue.



CHAPITRE IX


Difficultés de la situation en 1859.


La France a voulu l’indépendance de l’Italie, elle l’a voulue comme une chose juste : je ne demande pas à mon pays qu’il s’en dédise. Que la liberté se fasse, même à notre désavantage. Les chemins de fer lombard-vénitien, toscan, romain, napolitain, instruments formidables d’exploitation vis-à-vis des masses, d’agglomération de forces pour le pouvoir, de concurrence contre l’étranger, sont exécutés ou en voie d’exécution : loin de moi la pensée d’y faire obstacle ; il faut que cette incomparable ligne s’exécute. L’intérêt de la civilisation avant le nôtre.


Mais on a voulu plus que cela. On a voulu la formation de toute l’Italie en un seul État ; cette unité est à moitié faite, et rien, au point de vue de la liberté et du bien-être du peuple italien pas plus que du progrès général,