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Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/194

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nalité devait aboutir à la formation d’un empire slave, qui eût englobé jusqu’à Moscou et Pétersbourg. C’est en vertu du principe de nationalité enfin, que certain parti allemand, plus soigneux à ce qu’il paraît de la pureté de la race qu’avide d’annexion, proposait naguère de former, avec le concours de l’Empereur des Français, un empire unitaire, fallût-il pour cela sacrifier à cet allié la rive gauche du Rhin.


Une certaine entente, fruit de la similitude des aspirations, s’était donc formée entre les représentants de ces nationalités, autant qu’il est permis d’en juger par les harangues de Garibaldi, les révélations de Kossuth et de Klapka et l’ensemble des événements. Un plan de soulèvement simultané avait été concerté en Italie, en Grèce, dans le Monténégro, en Hongrie et en Pologne. Des ramifications s’étendaient dans le comté de Nice, et même, d’après ce qui m’a été affirmé, sur la côte de France jusqu’à Marseille. Ceux qui ont voyagé en Provence savent que cette population, de langue italienne, n’est pas encore entièrement francisée, et la chasse donnée aux républicains et aux socialistes en 1852 n’a pas davantage incliné vers Paris ses sentiments. Au signal donné l’explosion devait se faire partout à la fois : les peuples se levaient, les gouvernements étaient renversés, les dynasties expulsées, bientôt remplacées comme on peut croire ; Venise et Trieste étaient rendues aux Italiens, la carte de l’Europe remaniée ; et Garibaldi, dans une extase héroïque, après avoir doté d’une main son pays de cette glorieuse unité, qui devait faire de l’Italie la puissance la plus centrale et en même temps la