plus indépendante de l’Europe, rendait de l’autre à la France la liberté, en dédommagement de sa prééminence perdue.
La presse démocratique de Paris adhérait-elle à ce plan ? En connaissait-elle du moins l’existence ? Le prenait-elle au sérieux ou ne l’admettait-elle que sous bénéfice d’inventaire ? Qui le saurait dire ? Je ne crois pas qu’elle-même puisse fournir la moindre lumière à ce sujet, tant elle est légère de conception, inattentive aux faits, indiscrète dans ses discours, indigne de la confiance de ses propres amis. D’ailleurs M. Guéroult est ami de l’Empire ; M. Havin ami de l’Empire ; M. Peyrat ne passait nullement pour brouillé avec l’Empire ; la Patrie et le Pays sont aussi dévoués que la France elle-même à l’Empire ; le Journal des Débats, malgré la faveur qu’il accorde au Piémont, a plus d’une attache avec l’Empire ; le Temps a déclaré, lors de sa fondation, qu’il n’était d’aucun parti. Puis, tout ce journalisme a blâmé, peut-être sans la comprendre, la dernière levée de boucliers de Garibaldi : ce qui ne signifie pas qu’il repousse le principe de nationalité entendu à la façon garibaldienne ; il a seulement décliné la tentative du général comme incongrue et inopportune.
Certes, le projet d’une Italie unitaire considéré d’un point de vue exclusivement gouvernemental, abstraction faite des intérêts économiques et du bien-être des masses auxquels le système fédératif peut seul donner satisfaction, abstraction faite surtout de la Liberté générale pour laquelle toutes ces unités politiques sont de plus en plus une