jamais dans un système d’absorption. Il n’a tenu qu’à lui, en suscitant les fédérations de l’Europe à la place de ces nationalités à jamais éteintes, de rendre la République partout prépondérante, et d’inaugurer avec une irrésistible puissance la Révolution économique et sociale. Dirai-je qu’il a reculé devant la tâche ? À Dieu ne plaise : il eût suffi qu’il l’aperçût pour qu’il voulût l’exécuter. Garibaldi n’a rien compris à son époque, rien par conséquent à sa propre mission. Son aveuglement est le crime de cette démocratie rétrograde qu’il a trop écoutée, de ces entrepreneurs de révolutions, restaurateurs de nationalités, tacticiens de l’aventure, hommes d’État in partibus, pour lesquels il a eu trop de déférence. Puisse-t-il, maintenant que son erreur l’a brisé, ne jamais comprendre dans toute sa profondeur la vérité qu’il a méconnue ! La perte de ses illusions, il la supporterait en philosophe, en héros ; ses regrets lui seraient trop amers.
J’ai dit quels étaient mes principes ce que j’eusse voulu faire, si j’avais été à la place de Garibaldi et de Mazzini ; ce que j’aurais conseillé, si j’avais eu voix au chapitre ; ce que je croyais avoir suffisamment exprimé dans ma dernière publication. MM les démocrates unitaires sauraient-ils me dire à leur tour ce qu’ils ont voulu et ce qu’ils veulent ? Pourraient-ils expliquer ce qu’ils entendent par Liberté, Souveraineté du peuple, Contrat social, et donner une définition de la République ?