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Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/219

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entre l’un et l’autre ? C’est qu’en fin de compte, tout en reconnaissant qu’ils ne représentent qu’une vérité relative, ce dont témoigne leur décoration, ils comprennent que leur véritable mandat est celui d’une vérité absolue ; que cette vérité absolue, bien qu’inaccessible dans le milieu où ils vivent, n’en conserve pas moins ses droits ; que le public entend s’y référer, et que s’il tolère que les journaux d’après lesquels il forme son opinion recueillent de leurs bons offices un ruban, il ne permettrait pas qu’ils reçussent du numéraire. Il y a là une transaction de conscience qu’excuse l’état des mœurs, mais que ne saurait admettre une morale, je ne dis pas rigide, mais tant soit peu rationnelle.


Pour moi, qui fais profession, non pas de rigorisme, mais d’exactitude dogmatique ; moi qui ai foi dans un système où la justice la vérité et l’indépendance seraient le plus grand intérêt du citoyen et de l’État, je conclus également, en ce qui touche les journaux, et contre les subventions, et contre les décorations. Je dis à Messieurs de la presse unitaire : Vous ne représentez point le droit, mais des intérêts ; vous n’êtes pas plus des hommes de vérité que de liberté. Vous êtes les représentants de l’équivoque et de l’antagonisme ; et quand vous vous permettez de m’inculper à propos de mes opinions fédéralistes, que personne n’a ni décorées, ni subventionnées, et que je défends à mes risques et périls, vous n’êtes pas mes pairs. Car, sachez-le bien : une presse impartiale, probe et véridique, ne peut pas se trouver dans ce système d’intérêts centralisés où se meut votre pensée ; où le pouvoir, objet de la compétition des partis, est dirigé par une raison