Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/291

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d’État, ou pense-t-il à l’exemple de Mazzini, de Robespierre et de Machiavel, à l’exemple des Rois, des Empereurs, des Pontifes et de tous les tribuns du peuple, qu’il puisse y en avoir une autre ? Croit-il qu’il est des circonstances où la république et la société seraient en danger si la Justice n’était sacrifiée à un intérêt prétendu supérieur, à un idéal politique, religion, Église, sacerdoce, noblesse, dynastie, démocratie, nationalité, unité, autorité, communauté, etc. ? Est-il résolument, enfin, pour la prérogative du Droit contre toute autre prérogative, ou admet-il, à certains moments sinon toujours, une loi d’ordre plus élevée et qui prime le Droit ?


La question est des plus graves. Bon nombre de démocrates déclinent cette souveraineté de la Justice, qui ne tend à rien de moins, en effet, qu’à éliminer tous les vieux systèmes, la Démocratie unitaire comme les autres. Exclure de la politique toute espèce de raison d’État, en effet, et donner le règne au Droit seul, c’est affirmer la confédération ; c’est comme si le Législateur disait aux masses, en retournant les paroles du Décalogue : Vous n’aurez plus d’autre loi que votre propre statut, d’autre souverain que votre contrat ; c’est abolir l’idolâtrie unitaire.


Une conséquence de tout ceci, selon qu’on se déclarera exclusivement pour la Justice ou qu’on reconnaîtra une raison d’État supérieure à la Justice, est la suivante, qui, en pratique, a son importance.


Suivant Mazzini, le gouvernement n’étant pas fondé sur