Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/292

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un contrat positif, mais sur un contrat tacite, unilatéral, analogue à celui qui lie l’enfant à la famille ; ne relevant pas originellement de la liberté, comme principe prépondérant, mais d’une idée antérieure et supérieure à toute convention, telle que l’autorité divine, Dio e popolo, ou toute autre, il s’ensuit qu’au regard de Mazzini république, démocratie, monarchie et empire sont des formules qui peuvent avoir dans le commun usage leur importance, mais qui ne touchent pas au fond des choses et peuvent fort bien permuter ; que l’essentiel est que l’idée antérieure et supérieure soit respectée et la maxime d’État obéie ; qu’en conséquence un homme tel que lui, Mazzini, peut en conscience, à l’occasion, tout en se disant républicain et démocrate, crier et faire crier Vive le roi ! il suffit qu’il serve l’idée supérieure, l’unité. Il n’y a qu’une chose que le républicain démocrate Mazzini et ses adhérents ne peuvent se permettre, ce serait de se dire fédéralistes, puisqu’en affirmant la fédération ils renonceraient à leur idéalisme politique, à leur raison d’État.


Il n’en est pas ainsi de celui qui s’est rattaché de conviction et de cœur à l’idée fédérale. Le système politique et l’ordre social tout entier reposant, pour lui, non plus sur un mythe, un idéal poétique ou toute autre conception, mais sur le droit pur exprimé par le contrat, il ne peut, sous aucun prétexte, reconnaître comme expression de ce principe, ni royauté ni pontificat ; le faisant, il mentirait à sa conscience. Le fédéraliste peut souhaiter santé, prospérité et longue vie au prince, de même qu’à tout individu dont il ne partage pas les opinions : sa bienveillance s’étend