Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/319

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



CONCLUSION.




Le peuple français se démoralise, faute d’une idée. L’intelligence de l’époque et de la situation lui manque : il n’a conservé que l’orgueil d’une initiative dont le principe et le but lui échappent. Aucun des systèmes politiques qu’il a essayés n’a pleinement répondu à son attente, et il n’en imagine pas d’autre.


La légitimité réveille à peine dans les masses un sentiment de pitié, la royauté de Juillet un regret. Que les deux dynasties, enfin réconciliées, se fusionnent ou ne se fusionnent pas, qu’importe ? Elles n’ont toujours et ne peuvent avoir pour le pays qu’une seule et même signification, la monarchie constitutionnelle. Or, nous la connaissons cette monarchie constitutionnelle ; nous l’avons vue à l’œuvre et nous avons pu la juger : édifice de transition qui eût pu durer un siècle et dont il y avait mieux à attendre, mais qui s’est détruit dans sa construction même. La monarchie constitutionnelle est finie : la preuve, c’est que nous n’avons plus aujourd’hui ce qu’il faudrait pour la rétablir ; et quand, par impossible, nous parviendrions à la refaire, elle tomberait de nouveau, ne fût-ce que de sa propre impuissance.