Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/33

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tions d’un seul élément. La logique et la bonne foi sont primordiales en politique : or, là est précisément le piége.


Observations. I. Nous savons comment se pose le gouvernement monarchique, expression primitive du principe d’autorité. M. de Bonald nous l’a dit : c’est par l’autorité paternelle. La famille est l’embryon de la monarchie. Les premiers États furent généralement des familles ou tribus gouvernées par leur chef naturel, mari, père, patriarche, à la fin roi.


Sous ce régime, le développement de l’État s’effectue de deux manières : 1o par la génération ou multiplication naturelle de la famille, tribu ou race ; 2o par l’adoption, c’est-à-dire par l’incorporation volontaire ou forcée des familles et tribus circonvoisines, mais de telle sorte que les tribus réunies ne fassent avec la tribu mère qu’une seule famille, une même domesticité. Ce développement de l’état monarchique peut atteindre des proportions immenses, allant jusqu’à des centaines de millions d’hommes, répandus sur des centaines de mille lieues carrées.


La panarchie, pantocratie ou communauté, se produit naturellement par la mort du monarque ou chef de famille, et la déclaration des sujets, frères, enfants ou associés, de rester dans l’indivision, sans faire élection d’un nouveau chef. Cette forme politique est rare, si tant est même qu’il y en ait des exemples, l’autorité y étant plus lourde et l’individualité plus accablée que sous aucune autre. Elle n’a