Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/34

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guère été adoptée que par les associations religieuses, qui, dans tous les pays et sous tous les cultes, ont tendu à l’anéantissement de la liberté. Mais l’idée n’en est pas moins donnée à priori, comme l’idée monarchique ; elle trouvera son application dans les gouvernements de fait, et nous devions la mentionner à tout le moins pour mémoire.


Ainsi la monarchie, fondée en nature, justifiée par conséquent dans son idée, a sa légitimité et sa moralité : et il en est de même du communisme. Mais nous verrons tout à l’heure que ces deux variétés du même régime ne peuvent, malgré leur donnée concrète et leur déduction rationnelle, se maintenir dans la rigueur de leur principe et la pureté de leur essence, qu’elles sont condamnées par conséquent à rester toujours à l’état d’hypothèse. De fait, malgré leur origine patriarcale, leur tempérament débonnaire, leur affectation d’absolutisme et de droit divin, la monarchie et la communauté, conservant dans leur développement la sincérité de leur type, ne se rencontrent nulle part.


II. Comment se pose à son tour le gouvernement démocratique, expression spontanée du principe de liberté ? Jean-Jacques Rousseau et la Révolution nous l’ont appris : Par la convention. Ici la physiologie n’est plus de rien : l’État apparaît comme le produit, non plus de la nature organique, de la chair, mais de la nature intelligible, qui est esprit.