Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/38

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même qu’entre l’être et le non-être, la logique n’admet rien[1].


b) La connexité de ces mêmes notions, leur irréductibilité, leur mouvement, sont également démontrés. Elles ne vont pas l’une sans l’autre ; on ne peut ni supprimer celle-ci ou celle-là, ni les résoudre en une expression commune. Quant à leur mouvement, il suffit de les mettre en présence, pour que, tendant mutuellement à s’absorber, à se développer aux dépens l’une de l’autre, elles entrent aussitôt en action.


c) De ces deux notions résultent pour la société deux régimes différents, que nous avons nommés régime d’autorité et régime de liberté ; chacun desquels peut revêtir ensuite deux formes différentes, ni moins ni plus. L’autorité n’apparaît dans toute sa grandeur que dans la collectivité sociale : par conséquent elle ne peut s’exprimer, agir, que par la collectivité même ou par un sujet qui la personnifie ; semblablement, la liberté n’est parfaite que lorsqu’elle est garantie à tous, soit que tous aient part au gouvernement, soit que la charge n’en ait été dévolue à personne. Impossible d’échapper à ces alternatives : Gouvernement de tous par tous ou gouvernement de tous par un seul, voilà pour le régime d’autorité ; gouvernement en participation de tous par chacun ou gouvernement de

  1. Le devenir n’est pas, quoi qu’en aient dit certains philosophes plus mystiques que profonds, un moyen terme entre l’être et le non-être ; le devenir est le mouvement de l’être c’est l’être dans sa vie et ses manifestations.