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Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/39

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chacun par soi-même, voilà pour le régime de liberté. Tout cela est fatal comme l’unité et la pluralité, le chaud et le froid, la lumière et les ténèbres. — Mais, me dira-t-on, n’a-t-on jamais vu le gouvernement être l’apanage d’une partie plus ou moins considérable de la nation, à l’exclusion du reste : aristocratie, gouvernement des classes élevées ; ochlocratie, gouvernement de la plèbe ; oligarchie, gouvernement d’une faction ? L’observation est juste, cela s’est vu : mais ces gouvernements sont des gouvernements de fait, œuvres d’usurpation, de violence, de réaction, de transition, d’empirisme, où tous les principes sont simultanément adoptés, puis également violés, méconnus et confondus ; et nous en sommes présentement aux gouvernements à priori, conçus d’après la logique, et sur un seul principe.


Rien d’arbitraire, encore une fois, dans la politique rationnelle, qui tôt ou tard ne se doit pas distinguer de la politique pratique. L’arbitraire n’est le fait ni de la nature ni de l’esprit ; ce n’est ni la nécessité des choses ni la dialectique infaillible des notions qui l’engendrent. L’Arbitraire est fils, savez-vous de qui ? Son nom vous le dit : du libre Arbitre, de la Liberté. Chose admirable ! Le seul ennemi contre lequel la Liberté ait à se tenir en garde, ce n’est pas au fond l’Autorité, que tous les hommes adorent comme si elle était la Justice ; c’est la Liberté elle-même, liberté du prince, liberté des grands, liberté des multitudes, déguisée sous le masque de l’Autorité.


De la définition à priori des diverses espèces de gouvernements, passons maintenant à leurs formes.