Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/45

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idéales, des formules abstraites, d’après lesquelles vont se constituer empiriquement et d’intuition tous les gouvernements de fait, mais qui elles-mêmes ne sauraient passer à l’état de faits. La réalité est complexe de sa nature ; le simple ne sort pas de l’idéal, n’arrive pas au concret. Nous possédons dans ces formules antithétiques les données d’une constitution régulière, de la future constitution de l’humanité ; mais il faut que des siècles se passent, qu’une série de révolutions se déroule, avant que la formule définitive se dégage du cerveau qui la doit concevoir, et qui est le cerveau de l’humanité.



CHAPITRE IV.


Transaction entre les principes : origine des
contradictions de la politique.


Puisque les deux principes sur lesquels repose tout ordre social, l’Autorité et la Liberté, d’un côté sont contraires l’un à l’autre et toujours en lutte, et que d’autre part ils ne peuvent ni s’exclure ni se résoudre, une transaction entre eux est inévitable. Quel que soit le système préféré, monarchique ou démocratique, communiste ou anarchique, l’institution ne se soutiendra quelque temps, qu’autant qu’elle aura su s’appuyer, dans une proportion plus ou moins considérable, sur les données de son antagoniste.