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ÉGYPTE : ART TYPIQUE

improvisateur, incapable de recueillement, croquant au vol chaque pays, flairant à peine les mœurs, et reparaissant après quelques mois d’absence, comme un acteur, sous divers costumes. La gravité, la réflexion lui vont comme le silence et la solennité conviennent à la pie et à l’écureuil. Rien n’agite son esprit ; les magiques changements de soleils et de rivages, l’étonnante variété des tempéraments, des caractères et des lois ; la pénétrante série des formes, des couleurs, des mélodies, des parfums exotiques, beautés qui s’amassent en trésors de poésie et de savoir dans une intelligence attentive et délicate, ont passé sur ses yeux comme les reflets du feu. passent sur un vitrage. On dirait qu’il a vu seulement parla fenêtre d’un wagon le monde valser autour de lui et disparaître dans une lumière poudroyante... L’esprit de suite lui est impossible ; tout raisonnement l’impatiente ; il faut le laisser battre la campagne en toute liberté.

« M. Horace Vernet a traité de la plus petite à la plus vaste dimension tous les genres connus, voltigeant d’un sujet à l’autre, barbotant dans le ruisseau ou grimpant sur le Parnasse. Quel goût dans la série de ses compositions ! Judith et Holopherne, Lancier plumant un poulet ; - Abraham et Agar, Dragon fourrageur ; — la Madeleine au désert, Réconciliation de pochards ; — le Christ au roseau, Bal champêtre de tourlourous ; — les Adieux de Fontainebleau, la Forna-