Page:Proudhon - Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle.djvu/174

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leurs cahiers et nommant ad hoc leurs mandataires, résoudront sans faillir le problème de la Révolution ! Oh ! messieurs, vous ne le croyez point, vous ne l’espérez pas. Ce que vous croyez, ce dont vous pouvez être à peu près certains, si on laisse aller les choses, c’est que vous serez nommés tous, par une partie du peuple, comme capacités présumées, M. Ledru-Rollin, président de la République ; M. Louis Blanc, ministre du Progrès ; M. de Girardin, ministre des finances ; M. Considérant, ministre de l’agriculture et des travaux publics ; M. Rittinghausen, ministre de la justice et de l’instruction publique : après quoi le problème de la Révolution se résoudra comme il pourra. Allons, soyons de bonne foi, le suffrage universel, le mandat impératif, la responsabilité des représentants, le système capacitaire, enfin, tout cela est enfantillage : je ne leur confierais point mon travail, mon repos, ma fortune ; je ne risquerais pas un cheveu de ma tête pour les défendre.


5. La Législation directe.


Législation directe ! Bon gré, mal gré, il faut en venir là. Robespierre, cité par Louis Blanc, a beau s’écrier, sur l’autorité de Jean-Jacques : « Ne voyez-vous pas que ce projet (l’appel au Peuple) ne tend qu’à détruire la Convention elle-même ; que les assemblées primaires une fois convoquées, l’intrigue et le feuillantisme les détermineront à délibérer sur toutes les propositions qui pourront servir leurs vues perfides ; qu’elles remettront en question jusqu’à la proclamation de la République ?… Je ne vois dans votre système que le projet de détruire l’ouvrage du Peuple et de rallier les ennemis qu’il a vaincus. Si