Page:Proudhon - Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle.djvu/222

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ou hypothèque ; chirographaires, quand elles n’ont pour garantie qu’un simple billet.

Joignons-y les actions de commandite, dont l’intérêt se distingue généralement du bénéfice, et se porte chaque année au débit des sociétés.

Les intérêts payés pour ces deux espèces de dettes peuvent être évalués à 1,200 millions : la totalité de la dette publique, évaluée en capital au denier vingt, ne serait donc que le tiers de la dette privée.

Or, il en est de celle-ci comme de l’autre : non-seulement elle a le désir de décroître, elle cherche à réduire ses intérêts. Les projets présentés sous la Constituante par les propriétaires les plus honorables, tels que MM. Flandin, Pougeard et autres, qui, sous ce rapport, firent preuve d’esprit révolutionnaire, n’avaient d’autre but, sous le titre d’Organisation du crédit foncier, que de fournir à l’agriculture, à la propriété, à l’industrie, l’argent à bas prix, et de les délivrer petit à petit de l’usure. L’amélioration dont ces très-honnêtes et très-modérés républicains espéraient faire jouir leurs commettants par leur réforme, n’était pas moindre de 6 p. % en moyenne, sur la totalité des intérêts. Au lieu de 9 p. % que l’argent coûte à la propriété, les Banques de crédit foncier n’auraient exigé que 3. C’était faire en une certaine mesure ce que je propose par la liquidation de la Banque de France de faire pour le tout ; c’était, du plus au moins, entrer dans la Révolution. Personne n’avisa cependant qu’une telle institution eût été la spoliation des anciens prêteurs. Les critiques se bornèrent à soutenir qu’on n’y aurait pas confiance, que le papier de crédit serait sujet à dépréciation, etc. Je n’ai point à approuver ni désapprouver les divers modes d’exécution qui furent tour à tour présentés et rejetés.