Page:Proudhon - Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle.djvu/254

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plus pratique et plus féconde, qu’elle était plus près de moi : ce n’est autre chose que le principe qui nous a servi pour la liquidation, transformé en principe d’acquisition.

…...« Tout payement de loyer ou fermage, avons-nous dit, acquiert au locataire, fermier, métayer, une part proportionnelle dans la propriété. »

Faites de cette disposition, toute négative en apparence, et qui tout à l’heure ne semblait imaginée que pour le besoin de la cause, une règle positive, générale, immuable, et la propriété est constituée. Elle aura reçu son organisation, sa réglementation, sa police, sa sanction. Elle aura rempli son Idée enfin, en un seul article, charte consentie par tous et à tous, et de laquelle tout le reste va se déduire par les seules lumières du sens commun.

Avec ce simple contrat, protégé, consolidé et garanti par l’organisation du crédit commercial et agricole, vous pouvez, sans la moindre inquiétude, permettre au propriétaire de vendre, transmettre, aliéner, faire circuler à volonté la propriété. La propriété, sous ce nouveau régime ; la propriété séparée de la rente, délivrée de sa chaîne et guérie de sa lèpre, est dans la main du propriétaire comme la pièce de 5 francs ou le billet de banque dans la main de celui qui le porte. Elle vaut tant, ni moins ni plus ; elle ne peut ni perdre ni gagner à changer de main ; elle n’est plus sujette à dépréciation ; surtout elle a perdu cette puissance fatale d’accumulation qu’elle tenait, non d’elle-même, mais de l’antique préjugé de caste et de patriciat.

Ainsi, au point de vue de l’égalité des conditions, de la garantie du travail et de la sécurité publique, la propriété foncière ne peut plus causer à l’économie sociale la moindre perturbation ; elle a perdu ses vices :