Page:Proudhon - Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle.djvu/293

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C’est donc sous cet inexorable système, dont le premier terme est le Désespoir et le dernier la Mort, que l’humanité a dû vivre et la civilisation se développer depuis six mille ans. Quelle vertu secrète l’a soutenue ? Quelles forces l’ont fait vivre ? Quels principes, quelles idées lui renouvelaient le sang sous le poignard de l’autorité ecclésiastique et séculière ?

Ce mystère est aujourd’hui expliqué.

Au-dessous de l’appareil gouvernemental, à l’ombre des institutions politiques, loin des regards des hommes d’État et des prêtres, la société produisait lentement et en silence son propre organisme ; elle se faisait un ordre nouveau, expression de sa vitalité et de son autonomie, et négation de l’ancienne politique comme de l’ancienne religion.

Cette organisation, aussi essentielle à la société que l’autre lui est étrangère, a pour principes :

1. La perfectibilité indéfinie de l’individu et de l’espèce ;

2. L’honorabilité du travail ;

3. L’égalité des destinées ;

4. L’identité des intérêts ;

5. La cessation de l’antagonisme ;

6. L’universalité du bien-être ;

7. La souveraineté de la raison ;

8. La liberté absolue de l’homme et du citoyen ;

Ses formes d’action sont, je cite les principales :

a) La division du travail, par laquelle s’oppose, à la classification du Peuple par castes, la classification par industries ;

b) La force collective, principe des Compagnies ouvrières, remplaçant les armées ;

c) Le commerce, forme concrète du Contrat, qui remplace la loi ;

d) L’égalité d’échange ;