neure, prétende, à ses dépens et malgré elle, sous prétexte de désaccord entre ses facultés et ses tendances, gérer, administrer ses biens, juger ce qui convient le mieux à ses intérêts, lui mesurer le mouvement, la liberté, la vie : voilà ce qui serait inconcevable, ce qui révélerait une machination infernale, si nous ne savions, par l’histoire uniforme de tous les gouvernements, que si le pouvoir a de tout temps dominé le peuple, c’est que de tout temps aussi le peuple, ignorant des lois de l’ordre, a été complice du pouvoir.
Si je parlais à des hommes ayant l’amour de la liberté et le respect d’eux-mêmes, et que je voulusse les exciter à la révolte, je me bornerais, pour toute harangue, à leur énumérer les attributions d’un préfet.
D’après les auteurs :
« Le préfet est agent du pouvoir central ; il est intermédiaire entre le gouvernement et le département ; il procure l’action administrative ; il pourvoit directement, par ses propres actes, aux besoins du service public.
» Comme agent du pouvoir central, le préfet exerce les actions qui concernent les biens de l’État ou du département, et remplit des fonctions de police.
» Comme intermédiaire entre le pouvoir et le département, il fait publier et exécuter les lois que lui transmettent les ministres ; donne force exécutive aux rôles des contributions ; vice versâ, fait parvenir au pouvoir les réclamations, renseignements, etc.
» Comme procurateur de l’action administrative, il remplit, vis-à-vis de ses administrés et de ses subalternes, des fonctions très-diverses qui sont : l’instruction, la direction, l’impulsion, l’inspection, la