Page:Proudhon - Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle.djvu/326

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Ainsi le budget des dépenses du souverain se divise en deux parts : 1o les services effectifs et consommations réelles dont se composent sa subsistance, ses plaisirs et son luxe ; 2o la rémunération des serviteurs, mandataires, commissionnaires, représentants, chargés d’affaires, collecteurs, aumôniers, procureurs, tuteurs, coerciteurs, qui agissent pour lui.

Or, cette seconde partie du budget est de beaucoup la plus considérable ; elle se compose :

1o Des intérêts dus aux banquiers avec lesquels le Peuple est en compte courant, intérêts qui se montent aujourd’hui, avec l’amortissement, à 346 millions, et constituent la dette publique ;

2o Des dotations des grands pouvoirs, représentants directs du souverain, et chefs de tout le service. Ces dotations forment une somme de 9 millions ;

3o Des traitements dus aux employés, commis, fonctionnaires, gens de livrée, de tout ordre et de tout grade : sur les 805 millions dont se compose le service des différents ministères, les trois quarts au moins sont employés en rémunérations de cette nature ;

4o Des frais de régie, exploitation et perception des revenus du Peuple. On les porte à 149 millions ;

5o Des pensions payées par le Peuple à ses vieux serviteurs, après vingt-cinq et trente ans de services : le total est de 45 millions ;

6o Enfin, des frais imprévus, rentrées non effectuées, recettes fictives, dont le compte se passe par profits et pertes, 80 millions.

Ainsi, pour 200, 300 millions au plus de services effectifs et de fournitures réelles dont se compose la dépense annuelle du Peuple, le système gouvernemental lui fait payer 1,434 millions, soit 11 à 1200 millions de bénéfice que les serviteurs du Peu-