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ÉPILOGUE.




Depuis la loi du 31 mai, la Révolution semblait garder le silence. Aucun organe n’a pris officiellement sa cause ; aucune voix, intelligente et forte, ne l’a affirmée. Elle a marché seule, et par la vertu de la réaction. Les fractions de la Démocratie, qui s’étaient d’abord ralliées à son drapeau, ont profité de cette abstension forcée de la parole révolutionnaire pour opérer insensiblement leur retraite, et revenir à leurs appétences politiques. On dirait que le socialisme, professé dans des termes de plus en plus vagues, ou représenté par d’impuissantes utopies, soit à la veille d’expirer. 1852 est la date marquée pour ses funérailles. Les républicains de la veille se chargent de l’enterrer, qui dans la Constitution de 1848, qui dans le Gouvernement direct : la présidence de la République est à ce prix !…

Mais, comme dit le proverbe, l’homme d’État propose, et la Révolution autrement dispose. Quand le suffrage universel la renierait encore, comme il l’a déjà trois fois reniée, elle n’en irait ni moins ni plus. Elle se soucie des jugements du suffrage universel comme des anathèmes de Jean Mastaï. Henri V lui--