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Page:Proudhon - Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle.djvu/40

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président réélu et ses ministres. Il faut encore que le président, en même temps qu’il sera prorogé par l’Assemblée, la proroge à son tour, et d’autorité.

À ces premiers actes de dictature, les conseils généraux et municipaux, dûment renouvelés, seront priés d’envoyer leur adhésion, à peine de dissolution immédiate, et d’envoi de commissaires.

Il est probable que cette double prorogation du président et de l’Assemblée sera suivie de quelque mouvement : c’est une chance à courir, une bataille à livrer, une victoire à remporter.

À vaincre sans péril on triomphe sans gloire !

Décidez-vous.

Puis il faut abroger, avec la loi du 31 mai, le suffrage universel, revenir au système de M. de Villèle et au double vote ; mieux encore, supprimer tout à fait le régime représentatif, en attendant le reclassement de la nation par ordres, et le rétablissement, sur des bases plus solides, de la féodalité.

Supposant alors que la Révolution, violemment provoquée, ne bronche pas, ou si elle bronche, qu’elle soit écrasée ; qu’aux actes usurpatoires de la majorité les deux cents représentants républicains ne répondent point par une déclaration de mise hors la loi, rédigée, signée et publiée d’avance ; qu’ensuite de cette déclaration, les auteurs du coup d’État ne soient pas frappés dans les rues, à domicile, partout où la main vengeresse des patriotes conjurés les pourra atteindre ; que la population ne se soulève pas en masse, à Paris et dans les départements ; qu’une partie des troupes, sur lesquelles la réaction fonde son espérance, ne se joigne pas aux insurgés ; que deux ou trois cent mille