On a vu, au livre précédent, chapitres VIII et IX, comment s’introduit entre deux nations l’action guerrière. Rappelons-le en quelques mots.
Considérée dans son unité politique, la nation est souveraine et indépendante. Son autonomie ne reconnaît aucune autorité, aucun tribunal. De peuple à peuple, les mots Autorité, Souveraineté, Suzeraineté, Gouvernement, Conseil suprême, Diète, Prince, Majesté, Commandement, Loi, etc, n’ont point lieu. C’est tout un ordre d’idées et de faits qui n’existe plus. Qu’on essaye, dans un traité ou dans un congrès, d’introduire rien de semblable, il y aura protestation, et si l’expression n’est retirée, rupture.
Il est de l’essence de tout État comme de sa dignité de repousser tout ce qui, de près ou de loin, peut porter atteinte à son indépendance : alliance intime, fusion d’intérêts, importation de mœurs, de lois, de langage, d’idées, voire même, en certains cas, de marchandises ; tout ce qui pourrait, en un mot, créer entre lui et l’étranger la moindre apparence de communauté et de solidarité. Sans doute,