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Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 1, 1869.djvu/45

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c’est moi qui vous pose la question, que l’humanité s’éveille à la vertu, à la société, à la civilisation, précisément par la guerre ? Comment le sang humain devient-il la première onction de la royauté ? Comment l’État, organisé pour la paix, se fonde-t-il sur le carnage ? Voilà, philanthrope, ce que vous avez a expliquer, sans impatience et sans injure, à peine de mettre votre raison vacillante à la place de la spontanéité du genre humain, et de jeter le trouble dans cette civilisation que vous prétendez servir. Ce n’est pas avec de l’ironie qu’on fait de la science, ni surtout de la morale ; et vos sarcasmes, renouvelés des Grecs, sont plus que jamais impertinents et insipides. Écoutez ce qui va suivre, et puis calomniez, si vous l’osez, ce que vous ne comprenez pas.