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Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 2, 1869.djvu/169

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propriétaire, ceux de Corinthe réclamaient la propriété d’Épidaure, que les Corcyriens prétendaient retenir. Les Athéniens prennent parti pour les Corcyriens, ce qui veut dire qu’ils affirment le droit du tributaire à se créer à lui-même d’autres tributaires ; les Thébains se déclarent pour les Corinthiens, Platée, alliée d’Athènes, est attaquée, et voilà la guerre engagée, 431 avant Jésus-Christ.

C’est ici que se montre dans tout son jour l’esprit grec. Le pillage est tellement de l’essence de la guerre, il en est si bien le motif, la raison et le but, que les belligérants s’occupent d’abord beaucoup moins de se joindre que de courir au butin. On dirait une partie de barres au pillage.

Donc, cette même année 431, les Lacédémoniens entrent, par terre, dans l’Attique. De leur côté les Athéniens vont, par mer, ravager le Péloponèse. Les Spartiates, bravaches, contempteurs du luxe, affectaient, c’est Justin qui le raconte, de chercher la bataille plus que les dépouilles. Mais les Athéniens, sur l’avis de Périclès, jugent qu’il est inutile de risquer une bataille quand ils peuvent sans danger descendre en Laconie, et rapporter plus de butin qu’ils n’en auront perdu.

En 430, nouvelle invasion de l’Attique : par compensation, prise de Potidée par les Athéniens.

En 428, troisième invasion de l’Attique : dans le même temps, les Athéniens sont obligés de courir à Mitylène, une de leurs villes tributaires, qui vient de se révolter. La fortune commence à leur devenir défavorable. Pour ce qu’ils possèdent et ce qu’ils ambitionnent de posséder encore, ils ne font pas assez de force.

En 427 et 425, quatrième, cinquième invasions de l’Attique, suivies de représailles dans le Péloponèse.

En 424, Athènes s’empare de l’île de Cythère, sur les côtes de la Laconie. En revanche, Brasidas, général lacé-