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Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 2, 1869.djvu/97

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Tout a marché, tout s’est amélioré dans l’humanité, depuis qu’elle existe, la religion, la politique, la philosophie, les lois, les mœurs, les sciences, les arts, l’industrie, tout, excepté la guerre. La guerre seule, manifestation primordiale et suprême de la justice, sanction de tout droit, a constamment empiré, et par l’obscurcissement de son idée, et par le progrès de sa puissance destructive, et par l’hypocrisie de ses prétextes, et par la mesquinerie de ses résultats. Elle ne se distingue chez les modernes que par une certaine affectation de philanthropie et d’urbanité qui la rend plus immorale, plus absurde. Quelle puissance donc, quelle malédiction empêche la guerre de devenir, dans la pratique, ce que la veut sa théorie et qu’exige sa justice ?

Telle est la question que nous avons maintenant à résoudre, et qui réclame de notre part des investigations nouvelles.