Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/114

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s’émancipe dans son cœur, sort de son sexe, veut s’égaler à l’homme et jouir de ses prérogatives, il arrive qu’au lieu de produire une œuvre philosophique, un poème, un chef-d’œuvre d’art, seule manière de justifier son ambition, elle est dominée par une pensée fixe qui de ce moment ne la quitte plus, lui tient lieu de génie et d’idée; c’est qu’en toute chose, raison, force, talent, la femme vaut l’homme, et que, si elle ne tient pas la même place dans la famille et la société, il y a violence et iniquité à son égard.

« L’égalité des sens avec ses conséquences inévitables, liberté d’amours, condamnation du mariage, contemption de la femme, jalousie et haine secrète de l’homme, pour couronner le système, une luxure inextinguible ; telle est invariablement la philosophie de la femme émancipée....»

Et plus bas j’ajoute en finissant : « Ce serait à redire sans cesse les mêmes choses. Il me faudrait montrer toujours la femme, quand une fois la manie d’égalité et d’émancipation s’est emparée de son esprit, pourchassée par cette manie comme par un spectre; envieuse de notre sexe, contemptrice du sien, ne rêvant pour elle-même qu’une loi d’exception qui lui confère,